Les étudiants français "champions de la mobilité" Erasmus
Alors que la crise économique fait vaciller l'unité européenne, les jeunes Français gardent le goût de l'Europe. La France se place en tête du palmarès européen de la mobilité étudiante via le programme Erasmus pour l'année universitaire 2008-2009, s'est félicitée mardi la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, lors d'une conférence de presse.
L'an passé, 28 283 étudiants français sont partis étudier ou effectuer un stage à l'étranger, pour une durée moyenne de sept mois, dans le cadre du dispositif européen de mobilité universitaire. Un chiffre en hausse de 9 % par rapport à l'année précédente, et de 35 % depuis 2003. "La France dépasse de peu l'Allemagne, et retrouve la première place qu'elle n'avait pas occupé depuis 2003", a précisé Jean Bertsch, directeur de l'agence Europe éducation formation France (A2E2F).
Pour Mme Pécresse, "cette première place est une excellente nouvelle. Elle témoigne d'une prise de conscience par les étudiants que la mobilité est utile et qu'elle peut être valorisée sur un CV". "La mobilité à l'étranger n'est plus considérée comme une année sabbatique : elle fait partie intégrante du processus de formation", a estimé la ministre.
L'ESPAGNE, DESTINATION PRIVILÉGIÉE
Lancé en 1987, le programme Erasmus permet aux étudiants de suivre une partie de leur cursus dans un des 27 pays de l'Union européenne, auxquels s'ajoutent la Norvège, le Lichtenchtein, la Suisse, l'Islande et la Turquie. Le dispositif représente aujourd'hui un tiers des départs en mobilité par les étudiants français.
Mise à l'honneur par le réalisateur Cédric Klapish dans L'Auberge espagnole, film emblématique de la "génération Erasmus", l'Espagne est cette année encore la destination privilégiée des étudiants français en mobilité : plus de 22 % ont opté pour une université hispanique. Le Royaume-Uni, choisi par 18,7 % des étudiants, arrive en deuxième position, suivi par l'Allemagne (12 %). En cinquième position ex aequo, la Suède et l'Italie ont attiré 6,7 % des jeunes français.
"On note un fort engouement pour les pays scandinaves, notamment pour la Norvège, et pour les pays d'Europe de l'Est", a indiqué Jean Bertsch. " Ces pays devraient rapidement rejoindre le peloton de tête", a-t-il estimé.
Les étudiants en sciences sociales, en commerce et en droit, sont les plus mobiles : ils représentent 41 % des étudiants sortants. Viennent ensuite les inscrits en sciences humaines et en arts (21 %), les sciences de l'ingénieur (17 %), et les étudiants en sciences, mathématiques et informatique (13 %).
La ministre a par ailleurs mis l'accent sur l'essor de la mobilité de stage. En vigueur depuis deux ans, ce volet du programme Erasmus, qui permet d'effectuer des stages dans des entreprises de l'union européenne, a connu une augmentation de plus de 39 % par rapport à l'année 2007-2008 et concerne près de 4 800 étudiants.
"La mobilité internationale des étudiants ne devrait plus être l'exception mais la règle", a déclaré la ministre, rappelant l'objectif de 20 % des étudiants effectuant une mobilité à l'horizon 2020, affiché lors de la conférence de Nancy en novembre 2008 et repris en mars dernier à l'occasion d'une rencontre entre les ministres européens de l'enseignement supérieur.
Pour l'heure, seuls 5 % des étudiants français partent chaque année en mobilité internationale.
Source: http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/06/01/les-etudiants-francais-champions-de-la-mobilite-erasmus_1366297_3224.html